Une journée d’études organisée par TkH / Walking Theory aux Laboratoires d’Aubervilliers
Le samedi 7 janvier 2012
« Si le corps avec lequel je danse et celui avec lequel je travaille et je marche sont le même corps, alors j’en déduis forcément que tous les mouvements de mon corps sont plus ou moins chorégraphiés. »
Ce pourrait être une façon de résumer la thèse de la chorégraphie sociale, selon André Herwitt, telle qu’il l’expose dans Social Choreography : Ideology as Performance in Dance and Everyday Movement (2005). Le drame social, tel qu’il est développé dans l’anthropologie sociale de Victor Turner – avec les apports importants d’Arnold van Gennep, Richard Schechner, Roberto Esposito etc. – sert de contrepoint rhétorique à la chorégraphie sociale. La chorégraphie sociale et le drame social deviennent ainsi des outils pour interpréter les performances dans les sphères publiques et sociales sur la base suivante : l’ordre social n’y est pas seulement reflété, il y est incarné et répété tel un ordre esthétique. Ces deux modèles d’interprétation se concentrent sur les gestes et les mouvements du corps, l’agencement des corps dans le temps et l’espace, la mise en scène et la dramaturgie des manifestations publiques et les rassemblements sociaux de masse. Il devient ainsi possible d’analyser les fonctions de la « liminalité » et de la « communitas » dans une communauté sociale entre les sphères publique et privée.
A cette étape de leur recherche intitulée Performance et Public, Ana Vujanović, Bojana Cvejić et Marta Popivoda examinent les performances d’État ainsi que les performances publiques et civiques sous l’éclairage de deux contextes différents, la Yougoslavie socialiste et le capitalisme néolibéral contemporain occidental. Le 7 janvier 2012, elles organisent une journée d’étude où elles exposeront des artefacts hétéroclites issus de leur recherche : mouvements, images, lois, coutumes, écrits sous différents formats, par exemple des « sharp thoughts » ou des « running commentaries » où elles convieront quelques artistes et universitaires à collaborer à cette étape de leur recherche.
Programme : 16h-22h 19h-20h pause dîner 20h-22h
Au programme :
conférence introductive par Ana Vujanović et Bojana Cvejić, projection de Yougoslavie, comment l’idéologie a mis notre corps collectif en mouvement par Marta Popivoda, interview avec Dana Yahalomi de Public Movement, débat « sharp thoughts », et « commentaires suivis » de Raw Footage d’Aernout Mik.
Participants : Dana Yahalomi (leader de Public Movement), Julie Heintz (sous réserve), Vanessa Theodoropoulou (sous réserve), Marta Popivoda, Ana Vujanović et Bojana Cvejić.