Gestes de vie & Chutes des corps
« Rester débout n’est jamais immobile » (Steve Paxton)
Pour affirmer l’efficience du corps comme outil producteur de formes
« Le corps est à la fois le point central et le point final de toute construction du monde , sa seule entéléchie (...) Le corps est désormais une machine dans laquelle s’inscrivent la production et l’art. » [1]
Le corps est devenu la matière vive ( contenu et moteur) de chacune de nos expressions.
La concrétude du corps
Qu’est ce qu’exposer, ou/et travailler un corps non productif ? N’est ce pas déjà une forme de productivité ?
Ancrées à une certaine soma-esthétique [2] , ces questionnements nous amèneront à prendre le corps de l’autre comme point de départ.
Précisément, ce corps sans voix, dont seule la présence prouve l’existence. Comment envisager dès lors le corps de l’autre hors de toute instrumentalisation ? Comment affirmer la présence de ce corps si ce n’est l’envisager et l’aborder par rapport à son contexte premier, le sol , la terre , là où il s’échoue, là où s’arrête, là où il se repose, là où il marche, là où il tombe, là où il chute.
Plusieurs angles de travail seront proposés :
La concrétude du corps présent
La chute comme geste
L’expérience autour du déséquilibre
La relation au sol
Le corps mise en chute
Comment travailler avec les déséquilibres et maladresse, les a-normalité du corps ? Comment travailler avec les résistances du corps ? Comment travailler avec cette vie nue ? Comment répertorier ses gestes ordinaires ? « Ce qui rend la multitude capable de transmutation des valeurs et de décision, c’est la rencontre des corps qui se placent dans un rapport de tension coopérative sur le bord de l’être. » [3]
Le geste :
Nous tenterons dans deuxième un temps, de nous concentrer sur la notion de geste :
Geste de vie
Gestes de sur-vie
Forme de vie
Inventer et se saisir de nouveaux modes opératoires au creux des gestes. Relater les gestes : quelles visibilités, mise en lumière sans représentation ? Quelle(s) distances sont à trouver ?
La figure de la chute :
Nous tenterons dans un troisième temps, de nous recentrer sur la figure de la chute. Elle pourra nous parler de l’Imminence de finitude, par son rapport particulier qu’elle entretient au temps. (Kairos ?)
Rejouer la chute des corps.
Exposer son indigence même
Que devient une chute collective ?
« Le concept de pauvreté exclut celui de mort dans la mesure où , pour vivre le pauvre a déjà dépassé la mort. La mort est derrière lui : dans cette perception, le commun s’exalte. » [4]
Questions de temps :
Quelque soit les angles spécifiques adopter, une attention toute particulière sera apporter à la valorisation de l’instant performatif (et non productif).
Nous expérimenterons pour cela plusieurs temporalités de travail. ( 1h, 20m, 1 journée)
Gestion des temps d’activités
temps d’activité
temps de paroles
temps de sieste
temps d’écriture
temps de disponibilité
temps de repas
temps d’écoute
temps de pause / pose temps d’ex-position temps de représentation temps de paroles temps de mémoire Richard Shusterman
Le corps comme instrument Recontextualiser les pratiques à partir de l’activité et expérience du corps
Chute / Geste
Julien Prévieux : Crach test (1999)
Julien Blaine : Chut (2002)
La Ribot : Still Distingued,40 espontaneos (2004), Laughing hole (2007)
Alain Buffard , Mauvais genre
Jérôme Bel, The show must go on (2001)
Erwin Wurm, instructions for idleness (2001), One minute sculptures
Devora Neumark
Ugo Rondinone
La voix / Le son
Jochen Gerz, Allo (Blanc Mesnil)
Janett Cardiff (audiowalk)
Le collectif Ici Même Le corps pauvre
Santiago Sierra
Spencer Tunick
Maurizio Cattelan
Bas Jan ADER
Travail collaboratif
Laurent Tixador & Abraham Poincheval
Filmographie
Toni Negri Sciame / Swarm / Essaim - Passages du sens à la scène Film de Arnaud Valadié. Ed. Théatre National de la Colline / BIg Eyes Productions. 2005
Richard Shusterman, Conscience du corps, Pour une soma-esthétique, Ed. de L’éclat, 2007
Antonio Negri, Kairos,Alma Venus, multitude, Ed. Calman-Lévy, Paris, 2000
Céline Roux, Danses performatives, Ed ; L’harmattan, Paris, 2007
Patricia Brignone, Ménagerie de Verre : Nouvelles pratiques du corps scénique
Catherine Kintzler, Anne Boissiere, (sous la direction de) Approche philosophique du geste dansé : De l’improvisation à la performance, Ed. Presses de Septentrion, 2007
Petra Kuppers, Community performance, Ed. Routeldge, Londres, 2007
John Dewey, L’art comme expérience, Ed. Farrago,2006
Lieux Non-Lieux de l’art actuel, Ed. Esse, 2005
Fabrice Lextrait & Frederic Kahn, Nouveaux territoires de l’art , Ed. sujet/objet 2005
Gestes d’artistes, Optica -Centre d’art contemporain Montréal, 2001
Michel de Certeau, La Prise de parole et autres écrits politiques, Ed.Seuil, 1994