A cette réflexion sur la construction des valeurs s’articule l’apport aux études esthétiques d’une perspective culturaliste : question de la construction sociale du corps (objet de regards religieux ou moralisant) et questions de genre, liées à une ouverture à l’ensemble des performing arts.
L’atelier d’histoire culturelle de la danse, animé par Liz Claire (CNRS, membre associée) et par un groupe de jeunes docteurs et doctorants, envisage de poursuivre ses travaux au sein du CRAL selon deux axes de réflexion : l’étude des rapports entre danse et morale, et les usages historiques de l’iconographie de la danse. Pour le premier, il s’agira de poursuivre l’exploration des thèmes abordés durant l’année 2011-2012 : le rapport de la danse avec les institutions religieuses ; le regard moralisant sur la scène ; le statut du danseur au regard de la morale (par rapport à celui de l’acteur, du chanteur, du musicien) ; le regard sur le corps dansant et ses représentations dans le discours médical ou pédagogique ; la question du genre, c’est-à-dire la manière dont les discours moralisateurs et les pratiques de danse se réclamant d’une morale ont participé à la construction sociale de la différence entre les sexes. Cette interrogation est directement liée à un projet de journée d’étude conduit par Michèle Le Doeuff et Audrey Lasserre (ingénieure d’études associée au CRAL au travers du programme Animots), Féminisme et esthétique, qui vise à articuler ces deux dimensions d’une compréhension des faits d’arts, rarement associées jusqu’ici, en s’appuyant à la fois sur le rayonnement des travaux de philosophie féministe de Michèle Le Doeuff et sur les perspectives ouvertes par les recherches d’Audrey Lasserre sur une « histoire littéraire au féminin ».