Par Mélanie Perrier
Ici la réflexion porte essentiellement sur le modèle de la partition comme processus de création et non comme notation de l’existant, ou à suivre.
Elle induit la question de l’interprétation, de la performance et de l’élaboration d’une partition chorégraphique.
La partition peut être offerte, disponible ou visible pendant la performance. Selon Lisa Nelson, un tel "partage" démocratique des outils permet au public une observation plus fine. " çà donne parfois des résultats très drôles quand on fait apparaître le système".
Elle peut aussi se constituer comme forme autonome, à part entière. La performance n’étant qu’un moment d’activation.
Mark Tompkins considère la partition dans sa pratique de l’improvisation comme "la détermination d’un ou plusieurs paramétres de prise de décision en action."
Yvonne Rainer, Carriage Discreteness (1966) La partition est dite oralement en temps réel par la chorégraphe aux danseurs. + Video
Jonathan Burrows & Matteo Fargion, Both Sitting Duet (2004) + Burrows et Fargion sont chacun assis sur une chaise et exécutent un certain nombre de gestes avec une virtuosité rythmique et avec pour seule musique, celle du son naturel que produisent leurs mouvements.
Jérôme Bel, The show must go on 2, (2004) +
Antonia Baehr & William Sheeler, Aprés midi (2002) +
Thomas Lehmen, Funktionen (2004) Système de règles +
Myriam Gourfink, Les temps tiraillés (2009), This is my house (2005) Contraindre (2004), +
Thomas Lehmen, Schreibstück (2002) Partition à vendre +
Deufert+Plischke, Anarchiv 2 (avec DD Dorvillier et Cecilie Ullerup Schmidt ) (2010) +
« Donnez-moi votre matériau et je vous montrerai ce que vous n’en faites pas. » La chorégraphie du spectacle a été préalablement écrite selon le principe du « cadavre exquis ».
Georges Brecht, Water yam, (1962)
Simone Forti, Huddle, (1961), scramble (1970) logomotion (1980). +video
Lisa Nelson, Tuning Score constitué comme un "système de communication , d’appels et de réactions pour un ensemble de protagonistes".Les danseurs utilisent des "signaux" qui permettent, en direct de chorégraphier les séquences de la performance. + + +
Loïc Touzé, Love (2003) +
Alice Chauchat & Anne Juren, J’aime (2004) +
Susanne Berggren, C&C (2005) +
Vincent Thomasset, Plugs, (2009), +
Émilie Parendeau, A LOUER # 3 A LOUER est un mécanisme qui a pour objet l’activation d’une œuvre programmatique. L’œuvre, à l’état de langage lors de sa conception par son auteur, est considérée comme une partition. Sa réalisation sous une forme matérielle constitue l’activation. Le processus se termine par la production d’une documentation. A LOUER # 3 est une exposition d’une journée. Le choix des œuvres et leur interprétation sont fonction de cette situation. L’exposition consiste en un entremêlement d’activations de différentes durées. www.alouer-project.net
Marika Bührmann, Je voudrais rencontrer quelqu’un(e) 2, (2001)
Antonia Baehr, Rire 2008 , +
Antonia Baehr/ Valérie Castan, Merci, (2006) +
Antonia Baehr, Holding hands, (2000) +
Gabriel Hernandez, À dire rien qu’être à quoi dire, (2009). partition numérotée générée par ordinateur par système combinatoire de déshabillement + video
Mette Ingvarsten/ Jefta van Dinther It’s in the air, (2008) +
Boris Charmatz, Flip Book (2009) ( à partir de la biographie en images de Merce Cunningham) +
Vincent Dunoyer, Solo for others (2003) +
Alban Richard, Trois études de séparation : Lointain - Luisance - Lacis (2009). A partir des photographies de Charcot et des schèmas de Steve Reich. +
William Forsythe/Daniel Larrieu, Hypothetical Stream, ( à partir des dessins préparatoires de Tiepolo (1996) +
Ben Evans, Partition spectateur, Partition de Cuisine +
Ludovic Burel, Score était presque parfait (2010)
variation sur le thème de la partition-notation (score, en anglais) en performance et danse contemporaine. Un jeu de marabout-bout de ficelle conceptuel organisé autour des notions de plan, de ligne et de point pour reprendre à l’envers, façon palindrome, les mots d’un autre. Chose que Ludovic Burel fera beaucoup, durant cette intervention, que de reprendre les mots et les images d’autres auteurs, en les modulant-démodulant, au risque de les mésinterpréter, de les méciter (misquoting) même.
Allan Kaprow
George Bretch
John Cage
Lawrence Weiner
Anna Halprin
Do it de Hans Ulrich Obrist
do it stems from an open exhibition model, and exhibition in progress. Individual instructions can open empty spaces for occupation and invoke possibilities for the interpretations and rephrasing of artworks in a totally free manner. do it effects interpretations based on location, and calls for a dovetailing of local structures with the artworks themselves. The diverse cities in which do it takes place actively construct the artwork context and endow it with their individual marks or distinctions.
http://www.e-flux.com/projects/do_it/itinerary/itinerary.html
TOOL BOX / initié par Marie Laure Viale et Jacques Rivet / Entre Deux ( Nantes)
TOOL BOX présente quatre-vingt deux « œuvres-outils » que le visiteur pourra activer dans les lieux publics selon des temporalités et modalités différentes. Les cinquante-quatre artistes et collectifs qui participent à cette exposition ont proposé, sur une feuille au format A4, la description textuelle d’une (ou plusieurs) œuvre(s). Chacun des textes a été reproduit à huit cents exemplaires. Les piles formées, présentées les unes à côté des autres, diminueront au fil des passages des visiteurs et de la constitution progressive des TOOL BOX. Des boîtes seront à disposition et le carton d’invitation, réalisé sur adhésif, pourra être collé sur le couvercle pour devenir ainsi la couverture. Chaque visiteur formera lui-même son catalogue « boîte à outils ».
EVERYBODYSTOOLBOX Everybodys is a data base and a library, a toolbox and a game creator, a publication house, a score container, a site for distribution and for long term investigatory discussions. It is a platform for the development of tools and content, for research and performance, for exchange and desire.
Walk like an Egyptian, , Musée des Abattoirs, Printemps de Toulouse, 2010, curator : Charles Aubin
Walk like an Egyptian est une exposition conçue par Charles Aubin, elle est composée uniquement d’instructions d’artistes. Cette exposition prend la forme d’un livret compilant des partitions d’une sélection de performances datant des années 1960 à nos jours. À l’entrée des Abattoirs, chaque visiteur se verra remettre ce carnet d’instructions qui lui permettra d’interpréter notamment Monotone pour Yves Klein de Ben (1964), Word Event de George Brecht (1961) ou encore Safety Measures de Tim Etchells (2006). Avec Walk like an Egyptian, Charles Aubin s’inscrit dans la tradition des instruction pieces dont on attribue la paternité à Marcel Duchamp et John L. Austin, avant d’être largement développées par le mouvement Flux
Une exposition à être lue,, Curator : Matthieu Copeland, 3 volumes.
Synagogue de Delme, LiveInYourHead , DAVID ROBERTS ART FOUNDATION
Oeuvre Mode d’emploi, Galerie Michel Journiac, 2011, Curator : Mélanie Perrier
Autour des partitions et mode d’emploi réunis par les 2 numéros de la revue véhicule (Arts Plastiques et performance) et du projet Tool Box (Entre-Deux) , l’exposition propose de questionner ce qui se rend encore visible de l’oeuvre alors que sa structure se voit scénarisée. La partition ne sera plus ici la notation d’un existant mais considérée comme un processus de création à part entière. Si l’exposition entend présenter différentes partitions ou graphies prescriptives (103 partitions et protocoles présentés(1969-2010), elle rendra active certaines d’entre elles (par le public et /ou les artistes, interprètes, une vingtaine de programmées).
Revue Vehicule N°1 & 2 / dir. Garance Dor/Vincent Menu, Ed. leprojetcollectif, 2010
PRET À EMPORTER,Recettes de performance pour l’espace public 24 cartes en français et en anglais, Edition La Centrale 2004 ISBN 2-9808648-0-3, Canada
TOOLBOX, Edition Entredeux, Nantes, 2008
SCORES N°0 and SCORES N°1, Tanzquartier Wien +
Magazine "STATIONS", publié par Thomas Lehmen, 2003, Berlin
Ludovic Burel, Purely Diagrammatic —Other Visible Things on Paper not Necessarily Meant to Be Viewed as Dance Scores, it : éditions, 2011
invisible collection/productions, JRP/Ringier, Catalogue de la collection FRAC Lorraine, 2006
Marie GLON, Portrait du notateur en dramaturge, (2009) Revue AGON >>
IKHEA Services, Des modes d’emploi et des passages à l’acte, éditions Mix, Paris, 2010
Edouard Levé, Oeuvres, Ed. POL, 2002
L’art en jeu
Roger Caillois, Les Jeux et les hommes, Ed. Gallimard, 1958
Allan Kaprow,L’Art et la vie confondus,Ed. Pompidou. Trad J.Donguy
Edouard Levé, Oeuvres, Ed. POL, 2002
Sabine Prokhoris & Simon Hecquet, la Fabrique de la danse, Ed. PUF
Jacques Derrida, Mal d’Archive, Ed.Galilée,1996
Rebecca Schneider ,Archives. Performance Remains,
Peggy Phelan,Unmarked, Ed. Routledge, New York
Peter Osborne, L’art conceptuel, Ed. phaidon, Paris, 2006 (dans lequel il opére la différence entre "l’évènement-partitions" et les "partitions-évènements"