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Caring Lit’ POur une littérature du Care, Colloque internationale 25_27 Octobre 2021

Colloque organisé par Alexandre Gefen (CNRS-Université Sorbonne nouvelle), Sandra Laugier (Université Panthéon Sorbonne) et Andrea Oberhuber (Université de Montréal)

Le colloque aura lieu du 25 au 27 octobre 2021 à Paris.

Agent politique et opératrice de transformation sociale, la littérature l’est autant par son rôle dans les processus de saisie de soi et d’émancipation personnelles qu’en tant que forme de savoir et pratique attentionnelle. L’émergence des humanités médicales, l’invitation des écrivains dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, les récits consacrés aux diverses formes de la vulnérabilité (de tout un chacun) et d’invisibilité contemporaines sont autant de signes de ce tournant relationnel qui conduit à décrire un vaste pan la littérature à travers le vocabulaire du care. « Admirable énergie dans l’obstination de la douceur », notait Anne Dufourmantelle en citant Platon : qu’il s’agisse de mettre en scène le soin, de le procurer par la littérature ou d’inventer des dispositifs d’écriture ou de lecture dans les espaces du soin, le care est raconté et même produit par la littérature.

Les œuvres littéraires et théâtrales sont nombreuses où en tant que lecteur.rice ou spectateur.rice, nous sommes confronté.e.s à ce que, dans l’éthique du care, on appelle « souci des autres », « sollicitude », « vulnérabilité », « interdépendance » des personnages mis en scène dans leur « relationalité ». Force est de constater que la littérature et les arts ont investi le terrain du care avant même sa théorisation. Force est aussi de constater à quel point nombre de créateur.rice.s contemporain.e.s ont souhaité faire des ateliers d’écriture, des résidences ou des rencontres avec leurs lecteurs des lieux où se produit du care à travers l’hypothèse d’une médiation réparatrice de la poésie et de la fiction. Force est enfin de constater que le pouvoir de dévoilement ou de redescription de la littérature lorsqu‘elle s’intéresse aux minorisé.e.s ou aux invisibles est de plus en plus associé à l’idée d’un soin langagier, narratif ou symbolique.

Or, si, d’un commun accord, on fait remonter la problématisation de la notion de care à l’étude séminale In a Different Voice (1982 ; trad. fr. Une voix différente, 1986 et 2008) de Carol Gilligan puis à son versant politique avec Joan Tronto (Moral Boundaries, 1993, trad. fr. Un monde vulnérable, 2009) ; si, dans la foulée des interrogations soulevées par la fondatrice de l’éthique du care en termes de jugement moral qui serait différent entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, la pensée du care a rapidement essaimé quasi en même temps dans d’autres champs – en philosophie (Nel Noddings, Martha Nussbaum, Fabienne Brugère, Cynthia Fleury, Marie Garrau), en études politiques (Joan Tronto, Patricia Paperman, Caroline Ibos, Sophie Bourgault), en sociologie et psychologie sociale (Pascale Molinier, Helena Hirata, Aurélie Damamme), cette problématique reste émergente, voire négligée, en littérature et plus généralement en esthétique, malgré les travaux de Marjolaine Deschênes, d’Amelia DeFalco, de Dominique Hétu et de Maïté Snauwaert.

Ce colloque s’intéressera à la fois aux œuvres abordant le care dans ses dimensions pratiques et affectives, y compris les œuvres des siècles précédents (une partie des débats sera consacrée au « care avant le care »), aux dispositifs littéraires performant le care, comme aux approches théoriques rattachant la lecture et l’écriture aux processus de care.

PROGRAMME :

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