Suite pour exposition(s) et publication(s), premier mouvement.
Satellite 6. Une proposition de Mathieu Copeland
DU 26 FÉVRIER AU 12 MAI 2013
La première exposition conçue par Mathieu Copeland dans le cadre de la programmation Satellite du Jeu de Paume envisage l’exposition du mot et la diffusion d’une œuvre dans sa globalité par l’oral. Entre écriture et image mentale, lecture et écoute, celle-ci interroge l’unicité de la lecture et de la parole, la place du mot dans l’exposition, la question de l’exposition et du catalogue – ou plutôt de l’exposition du catalogue…
Le texte – lu – permet son interprétation, et en devient ainsi autant sa partition que sa mémoire. "Une exposition à être lue" génère des figures à être dites, l’abstraction du langage permettant à une forme d’être et, naturellement, une fois dite, de se dissoudre. Parallèlement à cette exposition par le livre est présentée une série de "rétrospectives parlées". Gustav Metzger, qui fait de la destruction et de l’impermanence des motifs de son œuvre, David Medalla, au travers de l’éphémère et de l’impromptu, et d’autres sont invités à enregistrer par leur voix une rétrospective idéale de leur œuvre, soit leurs vies. Un engagement dont le motif et la matérialité ne peuvent exister — survivre — que par l’exposition non documentaire d’une œuvre radicale et qui échappe autant que possible à la présentation de la rétrospective classique. Chaque rétrospective n’existe qu’au travers des mots dits par les artistes — par la mémoire de ceux qui ont créé —, générant ainsi l’image mentale d’une exposition du temps (temps d’une œuvre dont la disparition affirme son existence, temps d’une vie passée) dans l’esprit de ceux qui écoutent.
Avec Vito Acconci, Delphine Coindet, Yona Friedman, Gilles Furtwängler, Kenneth Goldsmith, Idris Kahn, Alison Knowles, Loreto Martinez Troncoso, David Medalla, Gustav Metzger, Aki Sasamoto, Benjamin Seror, Cally Spooner...
> Une exposition à être lue
L’exposition à être lue prend forme avec la publication distribuée dans l’exposition, qui rassemble des œuvres constituant autant sa partition que sa mémoire. Ici l’œuvre se compose de textes écrits par les artistes pour être lus à haute(s) voix. L’exposition devient une forme vivante, intellectuelle, autant que corporelle. L’utilisation orale du mot questionne la gestuelle de la parole et son inscription dans l’espace d’exposition. L’interprétation des œuvres écrites révèle autant l’architecture sensible de l’espace qu’une réalité abstraite et éphémère portée par la voix.
> Les rétrospectives parlées
La rétrospective parlée permet à l’artiste de présenter, au travers de sa voix et ses mots, l’ensemble de son œuvre. Générant une exposition mentale, les éléments présentés constituent une accumulation d’œuvres et d’histoires qui n’existent que par le mot parlé. Le commissaire Mathieu Copeland présente les rétrospectives parlées de Gustav Metzger, David Medalla et d’autres. Pour reprendre une phrase de Gustav Metzger, "L’art autodestructif finit avec rien, ici nous commençons avec rien." Une rétrospective parlée commence avec tout, ne produit rien.
Jeu de Paume, 1 place de la Concorde 75008 Paris