"Ce qu’on peut souhaiter à n’importe quel acteur... ...Que ça dure ...Que l’aventure continue ... et que le plaisir ne s’arrête pas. C’est ce que je vous souhaite à tous, à nous et au monde de l’art" (Charlotte Gainsbourg, Césars 2009)
Durer suggère une certaine permanence. A travers des œuvres qui travaillent la durée se pose la question du moment de l’existence même de l’œuvre et de sa visibilité. La durée sera ici considérée comme un matériau en tant que tel, rendu plastique par les dispositifs artistiques exposés ici. Quelles sont dès lors les postures possibles face au temps, la durée ? Pour y répondre, nous proposons 6 orientations temporelles pour cheminer parmi 25 propositions :
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Last suggests some permanence. Through works working time raises the question of when the very existence of the work and visibility. The duration will be considered here as a material itself, made by plastic art devices discussed here.
What therefore possible face time postures, duration ? In response, we propose six time directions to walk among 25 proposals : EVOLVE / RESIST / MATCH / KEEP REHEARSING / FEEL / EXHAUST
/////////////////////////// Évoluer (Evolve) ///////////////////////////
Ici les artistes utilisent ou usent du temps comme processus, au sens où l’œuvre n’est jamais figée, mais se donne à voir de manière évolutive. Les artistes créent les circonstances pour qu’une évolution advienne. L’œuvre se donne à voir dans son évolution même. Laisser être en organisant une situation de départ (Huyghe, Blazy). Pour les autres (Morris, Opalka), l’évolution s’organise par étapes inscrites dans un temps défini. Le temps utilisé ici, devient alors un mode où les formes vont s’accroître, disparaitre, s’accumuler.
Pierre Huyghe, Untilled (2012), dOCUMENTA (13) Kassel
Tout est à voir avec la présence dans ce dispositif, celle de végétaux, de chiens, de gardiens, installés dans un parc à compost. Dans cette installation monumentale dans laquelle le spectateur pénètre, on découvrira des ressources naturelles, des plantes sexuelles ou hallucinatoires, des animaux peints disséminés, des abeilles. La transformation continuelle propre à ces éléments vivants concourt à une perte globale du contrôle de l’auteur. Même si les temps d’évolution sont différents pour chaque composant de l’œuvre, le temps se joue ici dans une forme de croissance permanente et incessante, .
Michel Blazy, Le bar à oranges (2012)
Odeur d’oranges, mouches tournoyantes, décomposition, cette installation participative consiste à mettre à disposition du public des oranges qu’il convient de presser et boire et dont les pelures usagées sont à empiler au fur et à mesure, condamnées à moisir sur place. Ce dispositif organise donc un "cadre conçu pour attirer les évènements qui laissent des traces", propice à faire de l’expérience de la durée une matière. L’artiste ici joue pleinement sur le passage du temps, qui devient ici non plus une fatalité mais bien le médium même de la plasticité de l’œuvre.
Robert Morris, Continuous project altered daily (1969)
Cette installation historique, à ne pas confondre avec la performance homonyme d’Yvonne Rainer, cherche à mettre en avant l’idée de processus. Cette installation s’apparente à un chantier que l’artiste modifie jour après jour pendant l’exposition. Déjà apparait ici la notion de mouvement perpétuel comme mode d’existence de l’œuvre, de près d’un mois. Cette accumulation évolutive de matériaux bruts (eau, terre, plastique, coton, papier, graisse, bois) n’a pas perduré au delà du temps de l’exposition. Cette œuvre ouvrirait sur une esthétique de l’impermanence.
Roman Opalka
Obsédé par le temps jusqu’à sa mort, l’artiste fera tout au long de son œuvre, coexisté plusieurs temporalités ensemble : celle de l’écriture méticuleuse et exhaustive de suite de chiffres, celle d’une prise de photographie systématique de son visage derrière la peinture à la fin de chaque séance de travail, et celle d’enregistrement oral du temps énoncé en direct.
/////////////////////////// Résister (resist) ///////////////////////////
Résister en latin signifie d’abord ne pas avancer davantage, et s’opposer, ne pas céder, jusqu’à non pas arrêter le temps, mais d’en marquer des instants, des moments, des dates précises. Ces artistes optent pour un mode de résistance au flux du temps mesurable pour créer des temps parallèles : ralenti (Gourfink), étiré (Wilson, Abramovic), arrêté (Kawara).
On Kawara, One Millions Years, (1971-1980) (Éditions Presses du Réel)
Cette œuvre est composée de 2 parties : One million years (Past) dédié "à tous ceux qui vécurent et qui sont morts", comprend 10 volumes regroupant 1 000 000 années, et répertorie les années 998 031 av. JC à 1969 ap. JC. One Million Years (Future) qui débute en 1981 et répertorie les années 1981 ap. JC à 1 001 980 ap. JC, dédié "for the last one". Lors de la documenta XI en 2002, cette œuvre a été activée. Des participants masculins et féminins se sont relayés pendant les 100 jours de l’exposition pour lire les dates alternant entre [Past] et [Future]. Deux personnes (un homme et une femme) sont assises à un bureau, avec un micro et une copie de One Million Years. Ils sont isolés phoniquement dans une structure avec une devanture en verre. Les nombres pairs sont lus par une voix masculine et les nombres impairs par une voix féminine. La lecture intégrale de l’ensemble de ces 2 millions d’années, tiendrait sur 4000 CD.
Myriam Gourfink, une lente mastication (2012)
"Ce n’est pas tant la lenteur qui caractérise les pièces de Myriam Gourfink que la diffraction même du temps, comme un saut quantique qui ouvrirait aux secrets de la matière." (Tanguy Viel). La composition propose une partition pour une dizaine de danseurs. Le spectacle est basée sur l’idée de ligne se dépliant sur une traversée unique du plateau. Le mouvement n’est pas épuré ou dépouillé, mais sinueux, « ornemental » fait de micros-mouvements et activant les muscles profonds, soumis à une « mastication » qui permet un approfondissement du geste dansé.
Robert Wilson, Einstein on the beach (1976)
Cet opéra dure 4 heures et demi, est considéré comme une œuvre emblématique du XXe siècle, pour son caractère "d’œuvre totale" (le gesamtkunstwerk) et pour sa manière d’investir la durée. Ici Robert Wilson résiste au temps narratif, au temps séquencé, aux conventions jusqu’alors de l’opéra, pour privilégier une structure sans pause réelle. On peut y voir des étirements du temps, où se déploie un geste ou une action en particulier (parfois jusqu’à 20’).
Marina Abramovic, The Abramovic Method, The MAI, institute for the preservation of performance art
Le MAI est basé dans un ancien théâtre de Hudson, USA. La mission de l’institut est de cultiver de nouveaux types de performances tout en fonctionnant comme une archive vivante. L’institut utilise l’espace comme laboratoire, pour explorer les formes immatérielles et temporelles de l’art, incluant performance, danse, film et musique. Soumis à un contrat, la méthode Abramovic est une série d’exercices basés sur un focus mental et physique, qui implique un engagement sur une durée de 6 heures pour le public et de 7 jours pour les artistes. A travers cette méthode, le public réalise donc une performance visible par les autres visiteurs. En raison de la durée de la performance, le public doit être capable de « rester connecté » tout en satisfaisant les besoins de base (alimentation, socialisation, de travail) qui surviennent au cours des six heures. Les « Entractes » qui, pourraient être une source de distraction sont repensés comme un prolongement de l’expérience de la performance. (Ouverture 2014)
/////////////////////////// Coïncider (Match) ///////////////////////////
Les artistes vont ici frotter, ou faire coïncider plusieurs temps ensemble : temps réel, temps fictif, temps retardé, temps simultané.
Bojana Kunst & Ivana Müller, Finally Together On Time (2011)
Cette performance s’intéresse aux différentes manières de collaboration et de modes de rencontres : les pauses café, de longues conversations skype, messages vidéo, échanges de courriels. Le dispositif devient le seul lieu de rencontre commun, où sont réunis l’ensemble des échanges, réflexions et digressions. Il fait coïncider une vidéoprojection d’Ivana Muller (en direct et en différé) et la présence sur scène de Bojana Kunst, dans un dialogue rejoué.
Wooster group, Hamlet (2006)
A partir du Hamlet de Richard Burton de 1964, diffusé par fragments au plateau, les acteurs réinterprètent, rejouent et se jouent de cette version. Ils cherchent ainsi à coïncider avec les vestiges de la pièce de 1964, avec ses rythmes, ses postures. Une fois encore la coïncidence des temps engage celui du plateau et celui de la vidéo, où le direct se cale et tente de rattraper le différé.
Daniel Linehan, Gaze is a Gap is a Ghost (2012)
Dans ce dispositif chorégraphique, Daniel Linehan joue avec les ressources de la vidéo pour démultiplier les niveaux de perception et les points de vue. Dans cette pièce, trois danseuses avec caméras embarquées interagissent. Grâce à la confrontation des vidéos préenregistrées et celles réalisées en direct, le public voit presque la même chose que l’interprète, mettant en relation le mouvement live et son image projetée. Ces coïncidences permettent de semer le trouble entre événements produits en direct et actions préenregistrées, temps réel et temps fictif. Des réalités simultanées sont créées entre le visible (le danseur et la vidéo), et l’invisible (les niveaux narratifs et émotionnels).
/////////////////////////// Ressasser (Keep Rehearsing) ///////////////////////////
Ressasser ouvre sur un temps qui bute. Les artistes jouent avec une certaine obstination de l’instant. Il s’agit d’empiler des instants, de refaire sans progresser, jouant à chaque fois la différence. C’est une boucle qui n’en finit pas de se redire (Brown, Jouannais). Un effeuillage qui se rejoue continuellement (Neumark). Plus ça dit, plus ça creuse un abîme (Stein).
Trisha Brown, Accumulation (1971)
Œuvre emblématique de l’histoire de la danse contemporaine. La structure de cette pièce, est basée à partir de systèmes d’accumulation mathématique. L’interprète accumule et répète ainsi des mouvements clairs en y ajoutant à chaque fois un nouveau geste. S’ouvre ainsi une répétition qui créent ses propres différences.
Devora Neumark, She loves me, she loves me not (2002)
Pour cette performance, l’artiste effeuille inlassablement une fleur, A chaque geste, elle joint une parole "She loves me, she loves me not". La récurrence de l’instant du geste se rejoue à l’infini, pendant des heures (2x6h)
Gertrude Stein, If I told him A travers cette poésie sonore, se déploie un travail autour de l’allitération. Gertrude Stein opère un retour sur le dernier motif avant d’enchainer sur d’autres. Plus que de répétition c’est d’insistance dont il s’agit ici. Même si le ressassement créée du nouveau, on a parfois l’impression d’une butée sur le mot qui se laisse entendre transforme au fur et à mesure la phrase. Comme si répéter le mot, faisait qu’on le modifiait. Ressasser crée du nouveau.
Jean Yves Jouannais, Encyclopédie des Guerres (2008-2013)
Ce cycle engagé depuis 2008 est un projet qui s’écrit au fur et à mesure de conférences publiques. Durant chaque lecture est projeté tous types d’illustrations : cartes, photographies, tableaux, extraits de films, actualités d’époque, dessins animés, vidéos d’artistes, etc. Cette lecture illustrée, comme une encyclopédie en pop up, s’apparente à une performance où chaque entrée est commentée en direct, critiquée, réécrite.
/////////////////////////// Éprouver (Feel))///////////////////////////
La durée éprouvée correspond à la fois au temps d’existence de l’œuvre ainsi qu’à l’expérience faite par le spectateur. Le temps ici s’essaye, se ressent. Chaque spectateur se mesure au temps en tant que tel, et fait l’expérience de traversées longues, sortant ainsi des formats traditionnels de performance et de réception.
Santiago Sierra, Pièce de 9 mètres carrés II, (2004) CAC Bretigny sur Orge
Cette installation est composée d’un cube noir et d’un gardien à l’entrée. Celui-ci accueille le spectateur, lui demande de signer une décharge et de laisser ces affaires personnelles, (lacets, montre, téléphone, ceinture...) afin de pouvoir rentrer dans le cube. A partir du moment où le spectateur est rentré, le gardien lance un dé qui déterminera la durée de l’enfermement du spectateur, de 2 minutes à 2 heures. Le spectateur s’engage ainsi à un enfermement volontaire et va éprouver une expérience dont la durée est déterminée par le hasard.
Massimo Furlan, Les héros de la pensée (2012)
Cette performance réunit sept penseurs (philosophes, historiens, anthropologues) tenus de débattre, sur le principe de l’abécédaire, de 26 thèmes différents pendant 26 heures d’affilée. Chaque heure se déroule sur le même modèle : 5 minutes pour apprivoiser le thème, 50 minutes de discussion, et 5minutes de création musicale. Les huit héros ont droit à 2 fois deux heures de repos sur l’ensemble de la performance. Cette performance travaille la forme du symposium, de façon littérale : Symposion, signifie étymologiquement (en grec) boire ensemble. C’est-à-dire boire et débattre ensemble. Chez Furlan, l’épuisement n’est pas tant physique, qu’intellectuel, c’est ici la pensée même qui éprouve les 26h continue.
Catherine Contour, La plage (2012)
Une plage à Royaumont est proposée sur la durée d’une longue après-midi à la fin de l’été. Cette performance réunit des « spectateurs-baigneurs » munis de leur sac de plage autour de l’« artiste-plagiste » Catherine Contour. Avec la complicité de comparses « nageurs-artistes », le public est invité à partager une durée longue dans laquelle s’égrainent différentes temporalités : moments chorégraphiques, moments de visite, moments de partage, moment d’hypnose, moment d’intervention des spectateurs, moment de projection. Le spectateur fait ainsi l’expérience d’un temps englobant à la fois, dilatation, suspension, ralentissement, fulgurance.
Laurent Tixador & Abraham Poincheval, L’inconnu des grands horizons, (2002)
Pour ce projet qui dura deux mois et demi en continu, les deux artistes ont relié Nantes à Metz, via Caen, à pied, en ligne droite et à la boussole sans carte géographique. Les obstacles (propriété privée, autoroutes, rivière) modifient et redessinent leur parcours. Si leur marche fait œuvre, les artistes produisent également des traces de leur expédition, exposés et mis en ligne. Cette durée éprouvée par les artistes ouvre cependant sur l’impossibilité pour le spectateur de retraverser cette expérience.
Marika Bürhmann,Je voudrais rencontrer quelqu’un(e) (2001)
Dans cette performance, Marika Bührmann propose des rendez-vous à un(e) inconnu(e) à partir de l’invitation suivante : " Je voudrais rencontrer quelqu’un(e)". S’inscrivant dans des espaces ouverts à l’échange collectif : un café, un jardin public, un hall de gare, un angle de rue, ces " micro-situation " reposent sur la tentative de réaliser en silence un geste simple : partager un souffle, marcher côte à côte, se réchauffer, prêter sa main, donner un sourire, traverser la rue. La durée de chaque rendez vous dépend du temps de cette rencontre et de la réalisation du geste choisi.
/////////////////////////// Épuiser (Exhaust) ///////////////////////////
La durée est ici une matière que les artistes vont fatiguer, employer jusqu’à un point minimum, avec l’idée de finitude, d’achèvement (Oppenheim). Cela engage les limites du corps (Gonzalez-Torres), de la voix (Gerz), des idées (Forced Entertainment), ainsi que le rire (La Ribot).
Forced Entertainment, Quizoola ! (1996)
Le spectacle dure en général 6h (voire 24h). Une équipe d’acteurs, maquillés comme des clowns choisissent à partir d’un texte, 2000 questions (pour la version de 6h), et créent en direct les réponses sur scène. La forme et le contenu de chaque Quizoola tient entre les comédiens et le public, qui peut intervenir en direct.
Jochen Gerz, Rufen bis zur Erschöpfung (1972)
Durant cette performance "Crier jusqu’à épuisement", en haut d’une colline au Blanc-Mesnil, en région parisienne, l’artiste hurle jusqu’à extinction de sa voix, l’unique mot, Allo, à 60m d’une caméra.
Denis Oppenheim, Parallel stress (1970)
Ici l’artiste teste son corps jusqu’à la limite de la fatigue, en reliant deux murs parallèles avec son corps, et ce pendant dix minutes. Une photographie sera prise au moment le plus difficile de la performance.
La Ribot, Laughing Hole (2006)
Pour cette performance de 6h, l’espace est couvert de plusieurs épaisseurs de longs cartons sur lesquels sont inscrits des slogans, des phrases. 4 danseuses en blouse et en tongs sont présentes dans l’espace. Chacune prend un carton, le brandit à l’adresse du public et va l’accrocher au mur, sans s’arrêter de rire. Chacune effectue cette tâche inlassablement, jusqu’à épuisement de cet acte répétitif, épuisement des cartons, épuisement des corps.
Felix Gonzalez Torres, Untitled (19 days of bloodwork- Steady decline) (1994)
Cette installation fait partie des séries des "bloodworks". Elle comprend 19 graphiques de gouache et graphite disposés de manière à créer un vide en bas à droite. L’artiste donne à voir un épuisement régulier de la chute de lymphocytes chez un patient atteint du sida. On peut lire l’œuvre comme une fin tragique, où l’inachèvement de l’installation peut être lu soit comme un fin prématurée, soit comme une progression toujours en cours. Il n’existe aucune différence notable entre chaque graphique, on a donc l’impression que l’épuisement, lui même, se répète. "Si ça s’épuise, c’est qu’un jour ça va s’arrêter..." nous rappelait Oscar Wilde
///// BONUS : Un économiseur d’écran:Une manière élégante de regarder le temps qui passe >>>
Bibliographie
Biennale de Lyon, L’expérience de la durée, 2005
Daniel Soutif, Le temps, vite, Catalogue d’exposition, Centre Pompidou, 2000
Geisha Fontaine, Les danses du temps, Ed. CND, 2004
Forced Entertainment, Not even a game anymore, 2004
Catalogue dOCUMENTA (13), 2012
Theodor W Adorno, Théorie esthétique, Ed Klincksieck, 1971
Gaston Bachelard, La dialectiques de la durée, Ed.PUF, 1963
Norbert Elias, Du temps, Ed. Fayard, 1984
Etienne Klein, Les tactiques du chronos, Ed Flammarion, 2002
Henri Bergson, Les essais sur les données immédiates de la conscience, Ed.PUF, 1946
Edmund Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps, Ed.PUF, 1964
Gilles Deleuze, L’épuisé, in Quad, Ed. Minuit, 1984
Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur, Ed. rivages poche, 2000
Chantal Jaquet, Sub specie aeternitatis - Étude des concepts de temps, durée et éternité chez Spinoza, Ed. Kimé, 1997
Jan Patocka, l’Art et le temps, POL, 1990
Paul Ricoeur, Temps et récit, Point, Ed. Seuil, 1985
Alain Badiou, L’être et l’évènement , Ed. Seuil, 1988
ARTISTES :
www.devoraneumark.com
www.myriam-gourfink.com
www.robertwilson.com
www.marinaabramovicinstitute.org/mai
Michel Blazy : http://www.galerieartconcept.com/2012/ ?page_id=164
www.forcedentertainment.com
www.laribot.com
www.felixgonzalez-torresfoundation.org
www.ivanamuller.com
www.thewoostergroup.org
www.dlinehan.wordpress.com
www.santiago-sierra.com
www.massimofurlan.com
www.maisoncontour.org
www.laurenttixador.com