« Less is more. » : « J’aime l’idée de faire quelque chose à partir de rien. Mais là, c’était ne rien faire à partir de quelque chose » (Deborah Hay)
Prolongeant la dématérialisation de l’art énoncée par Lucy Lippard dès 1968 [1] un certain nombre de démarches contemporaines adoptent une logique de déproduction, réévaluant les contours de l’effectivité de l’œuvre. Ainsi certains artistes vont dormir, s’immobiliser, hypnotiser, ralentir, disparaître, évaporer les formes ou leur pratique. Ils cherchent non pas à ne pas produire ou à éviter l’objet d’art, l’exposition ou encore le public, mais bien à adopter un "déproduire", comme une logique de décroissance ou d’esthétique de la disparition, selon un terme très duchampien.
Différent de la déproduction, (en tant que dispositif économique), déproduire relèverait d’une "méta production", postulant le mouvement et la présence comme nouvelle matérialité.
Produire autrement donc et utiliser d’autres outils comme l’hypnose ou la transe pour réinterroger et distordre la production même. Ici déproduire se situera soit dans l’action (ne pas exposer, faire produire par quelqu’un d’autre, adopter une productivité zéro, développer une action politique proche de la résistance passive) soit dans le produit d’une démarche (l’immatériel, le sans trace, l’évanescent), la production devenant davantage celle de gestes ou d’attitudes.
En somme, déproduire interroge ce que l’on donne à voir et à recevoir. Ce Focus présente alors quelques images persistantes, restes et autres textes de ce qui fut.
Nous choisirons pour ce Focus 6 Axes
/////////////// Dormir : Carole Douillard, Mladen Stilinović
/////////////// Hypnotiser Catherine Contour, Joris Lacoste
////////////// Disparaitre : Petra Sabisch , Eszter Salamon,Maurizio Cattelan, Laurie Parsons, Les Protocoles Méta
////////////// Ralentir/Décroître : IKHÉA©SERVICES
////////////// Effacer : Nedko Solakov, Mircea Cantor
///////////// Evaporer : Francis Alÿs , Mette Ingvarsten
//////////////////// Dormir
Carole Douillard, A sleep, sommeil public, Nuit Blanche, Paris, 1 er octobre 2005, Galerie Beauty Room - Miss China
Pour la Nuit Blanche à Paris, je me couche à même le sol recouverte de mon manteau le plus chaud et tente de m’endormir en public malgré le froid, la dureté du sol, le bruit ambiant.
La phase d’endormissement est un moment de rupture avec l’autre pour le retour à soi. Cest un temps particulier où l’on s’absente du réel pour basculer ailleurs. L’enjeu de cette action est de vivre le plus sobrement posssible, sans aucun artifice ni confort, cet état d’intimité, de solitude, sous le regard et les commentaires du public.
Durant cette nuit où le public défile dans la galerie, je suis à la fois très présente et totalement absente, un corps échoué que l’on contemple et que l’on oublie tour à tour.
A Sleep Fragment sensible (l’après coup)
Je suis allongée sur le sol, froid, carrelage. J’entends les voix du public, une masse de voix qui, finalement, se distinguent les unes des autres. Un magma subtil. Je sens mon coeur battre. Essayer de s’adapter à la situation. Tenter de toujours garder les yeux fermés. Difficile. Envie souvent de les ouvrir pour voir qui me regarde. La lumière me gêne. J’entends. Je sens. Les gens. Les corps. Le mien. Mon bras sur les yeux. Je relève mon manteau sur moi. Je sens les muscles de mes cuisses tendus. Quand j’y pense, j’arrive à les détendre. J’ai peur parfois qu’on me touche, que quelqu’un que je ne connais pas me prenne dans ses bras. Je sais quon m’observe. J’écoute. Je tente de m’endormir. Je ne m’endors pas. Je somnole. Ma tête. Sensible au niveau des os. Bras coincé sous le buste. Sol rigide. Je somnole. Je passe d’une pensée qui ne concerne que moi au brouhaha extérieur - « C’est quoi ? » - au tintamarre des gens qui me scrutent comme un objet, une forme inerte. Rien de très important en somme.
Mladen Stilinović, Omjetnik radi (Artist at work), (1978) 8 photographs, black and white, 30 x 40 cm
L’artiste revendique la paresse avec son manifeste “Praise of Laziness” en 1993 À l’ambition de la création et du professionnalisme artistique, il préfère performer la paresse, une posture qu’il revendique plutôt du côté de celle d’un « nihiliste absurde, mais pas un pessimiste. »
- ///////////////// Hypnotiser
Catherine Contour, L’art du repos
En 2010/11, Catherine Contour bénéficie d’une bourse de recherche dans le cadre du dispositif Aide à la Recherche et au Patrimoine en Danse (Ministère de la Culture/Centre National de la danse) pour son projet : "L’outil hypnotique pour la création, l’enseignement et la transmission en danse". Une publication et différentes communications accompagneront ce projet.
13 janvier 2012 : CND Paris : Présentation/performance autour de la recherche
29 Février 2012 : Session du Laboratoire du Geste
Joris Lacoste, le cabinet d’hypnose (2010) +
*Le Cabinet d’hypnose* (performances et installation) - 2010 Pendant toute la durée du Printemps de Septembre, je souhaite occuper un espace d’exposition et le transformer en cabinet d’hypnose. Je veux proposer l’hypnose comme art et la séance comme œuvre, comme performance. C’est un spectacle doublement singulier, dans la mesure où il a lieu pour un seul spectateur, et que ce spectateur est endormi. Je proposerai une séance par jour à un spectateur qui aura réservé sa place au guichet du festival. Le festival durant 22 jours, il n’y aura donc au total que 22 séances et 22 spectateurs. C’est pourquoi je propose de documenter chaque séance et d’exposer jour après jour cette documentation pour le plus grand nombre. Chaque documentation de séance prendra la forme d’un portrait de spectateur : la vidéo d’un visage endormi sur lequel sera monté l’enregistrement de son récit au réveil. En accrochant côte à côte ces 22 portraits dans un genre de « galerie du rêve », c’est autant de manières d’entendre et d’interpréter une même histoire que je veux exposer : apparaîtra ainsi peut-être concrètement à quel point c’est l’auditeur qui fait l’histoire, le spectateur qui fait l’œuvre.
Prochaines dates :
09-19 Novembre 2011/ Festival d’Automne,T2G
/////////////////////// Disparaitre
Petra Sabisch , laboratoire du désoeuvrement (2001)
est-il possible de ne rien faire ? à partir de quel moment un acte devient-il un acte ? et pourquoi la production d’un acte ne serait-elle pas gratuite ?
Le laboratoire du désoeuvrement est un projet de recherche chorégraphique à plusieurs volets qui expérimente avec les paramètres de "la mise en ouvrage". Le point de départ : désoeuvrer, entendu comme degré zéro de la productivité. Partir de ce degré zéro veut dire se confronter à la fainéantise pour chercher des manières de faire et de ne pas faire qui rend le principe d’ouvrage poreux. Est-ce qu’il y’a une possibilité de rompre avec la métaphysique de la production ? Qu’est-ce ca veut dire de ne rien faire ? A partir de quel moment un acte devient-il un acte ? Et pourquoi la production d’un acte ne serait-elle pas gratuite ? Qu’est-ce une telle gratuité pourrait exprimer ? A partir de quel moment un travail créatif et "immatériel" participe à la création de valeurs ? Quelles valeurs pour qui ? Qu’est-ce qu’une série de questions et d’expérimentations vis à vis une productivité créatrice ? Quel rôle joue la perception en terme de mode de production ? Et quelles seront les pratiques, même infimes, qui pourraient troubler et déranger une productivité de surplus ? Le laboratoire du désoeuvrement propose une série d’expérimentations autour de la productivité, réalisée dans l’espace urbain (rendez-vous sauvages), sur scène, sur le net, et sur écran. Ainsi, il essaie de désoeuvrer l’idée de l’oeuvre par une cartographie dont les paramètres seront à inventer au fur et à mesure...
Eszter Salamon, Dance for nothing, (2010)
Dans Lecture on Nothing (1949), John Cage affirmait, que : « Rien plus que rien ne pouvait être dit », il avait d’ailleurs commencé cette lecture en affirmant : « Je n’ai rien à dire et je le dis ». Dans le solo Dance for Nothing, Eszter Salamon récite la lecture originale de Cage et crée ainsi une chorégraphie de mouvements et de sons juxtaposés. Des mouvements pour eux-mêmes et par eux-mêmes, indépendamment du texte de la pièce. Utiliser les mots de la lecture comme musique et, parallèlement, performer une action selon une autre temporalité correspond bien au principe d’interaction sans interférence cher à Cage.
Maurizio Cattelan, Fondation Oblomov, (1993)
Il semblerait que le nom fasse référence à l’antihéros du roman de Gontcharov, - qui découle lui-même du russe “ oblom ”, qui signifie “ cassure ” ou “ oblomok ”, “ tesson ”, “ débris ” -. Destinée à aider la jeune création via la remise d’un prix, la condition sine qua non pour en bénéficier consiste en l’engagement du jeune artiste à ne pas exposer pendant un an. Aucun artiste ne participa. Néanmoins, Cattelan fit réaliser une plaque de marbre en l’honneur de l’ensemble des donateurs et l’apposa illégalement dans la rue de l’Académie de Brera, tandis que les 10.000 $ collectés servirent à son déménagement new-yorkais.
Laurie Parsons
Elle disparaît du monde de l’art, l’une de ses dernières expositions est complètement vide (578 Broadway. 11th Floor, Lorence-Monk Gallery, New York, 1990), son nom n’apparaît nulle part, ni sur le carton d’invitation ni sur les autres documents. Cette posture de la disparition, sera nommée par Bob Nicklas, comme au centre du travail de l’artiste. +
Les protocoles Méta
Depuis 2001, Les Protocoles Méta développent et travaillent à même les pratiques de « déproduction » à travers leurs sessions, congrès et autres modes d’agir. Initié par Jean Paul Thibeau, ils réunissent et mutualisent artistes, théoriciens, habitants, professionnels au sein d’un collectif à géométrie variable, invités à expérimenter ensemble. Depuis 2011, les protocoles fonctionnent par collèges répartis par pôle régional, à travers toute la France. Les Protocoles Méta
« Dans nos détours, dans nos déplacements, il est souvent nécessaire de rappeler :
que les Protocoles méta n’ont pas de définition ;
qu’il n’y a pas d’identité collective des métanautes ;
qu’il n’y pas de finalité performative, démonstrative (pas de recherche d’efficacité) ;
qu’on y explore des pas de côté et des mises en suspension en pratiquant le tâtonnement et les vertus du je-ne-sais-quoi… ».
Les protocoles méta procèdent de méthodes soustractives, désautomatisantes, décélérantes, déproductives et désorientantes…
Il ne s’agit pas tant d’une dématérialisation, d’un dispositif d’activités immatérielles, que de la prise en compte de la complexité et de l’élargissement du soi et des temps partagés - où le « faire » comme l’ « agir » s’imposent d’eux-mêmes lorsqu’ils sont nécessaires en s’agençant comme des méta-productions écosophiques… C’est pour cela que nous intégrons l’indétermination comme élément dynamique dans nos expériences, dans nos méta-topies.
Les méta-topies sont des espaces habités (cf. des situations habitées) traversés par une « multitude » où chacun est un déjà un essaim en soi.
Le commun y est une manière d’être, une forme de porosité continue entre souci de soi et souci de l’autre, va et vient, mise en boucles entre réflexions et actions.
La déperformance généralisée (méta-grève) est ce qui permet de sortir des métaphores artistiques pour suggérer et faciliter une déstabilisation de l’impératif économique… Une époché expérimentale en art, où sont mis en jeux migration, exode, dérive, fugue…
Chacun à partir du commun construit est libre de s’approprier les éléments qui l’intéresse mais en n’oubliant pas d’évoquer ce commun initial.
A.Goulesque / en congrès en géométrie inverse
J-P Cometti / Une démarche soustractive ?
J-P Cometti / Onze thèses sur l’art …
///////////////////// Effacer
Nedko Solakov, A Life (Black & White), (1998)
Black and white paint ; two workers/painters constantly repainting the walls of the exhibition space in black and white for the entire duration of the exhibition, day after day (following each other) ; dimensions variable.
Mircea Cantor, Tracking Happiness (2009) vidéo
Cette vidéo, accompagnée d’une musique de Adrian Gagiu, met en scène de manière quasi mystique un groupe de sept femmes. En file indienne puis en cercle, pieds nus sur du sable fin, ces femmes ont un balai à la main. Chacune des traces qu’elles laissent est balayée par la personne qui suit. la scène se répète à l’infini.
/////////////////// Evaporer
Francis Alÿs, Paradox of Praxis (sometimes doing something leads to nothing)(1997)
La performance ( captée par vidéo) montre l’artiste s’épuisant à pousser pendant neuf heures dans les rues de Mexico un énorme bloc de glace minimaliste, qui peu à peu fond au soleil, ses traces mêmes s’évaporant aussitôt. Les actions d’Alÿs sont répétitives, désespérées, inadaptées, dérisoires par rapport au résultat obtenu. Des actions qui ne servent à rien, en dépit de l’économie et de la productivité, en dépit de la raison politique.
Mette Ingvasten , Evaporated landscapes (2009)
With evaporated landscapes Mette Ingvartsen creates an artificial world that behaves according to rules of evaporation, dissolution and transformation. Departing from ephemeral materials and matters like light, sound, bubbles and foam the performance constructs landscapes of various kinds. Some of the artificial landscapes resemble nature, as we know it from the past, others look more like futuristic inventions. In either case they produce sensations of calmness and rest but also fascination and surprise, impressions we normally attribute to the world of natural wonders.
In Evaporated Landscapes choreography no longer belongs to the organization of bodies and their movements in space. Rather choreography is understood to be the relationship that operates between the ephemeral elements, as they magically float and dissolve into space. The movements that appear do not only show up in space but also within the bodies of the spectators due to the sensations and perceptions they encounter throughout the performance.
Evaporated Landscapes is an artifcial world that behaves according to rules of evaporation, dissolution and transformation. Departing from ephemeral materials and matters like light, sound, bubbles and foam the performance constructs landscapes of various kinds. Some of the artifcial landscapes resemble nature, as we know it from the past, others look more like futuristic inventions. In either case they produce sensations of calmness and rest but also fascination and surprise, impressions we normally attribute to the world of natural wonders. Evaporated landscapes is a science fctional fabulation. It is about trying to create fction through mechanical extensions, not of the body but of nature. It is a refection on how nature could look in the future when we no longer have access to the resources that are in decay today. But more than that it is a fction existing inside the theater space, almost like an artifcial garden that offers you a moment to slow down and enjoy a series of “un-natural wonders”, at the same time as being aware that these little magical tricks are produced by machines.
The performance has a lot to do with what kind of relationship people have to nature today or maybe rather to the fact that idea of nature no longer exists. You have to travel very far to reach un-spoiled, un-touch nature areas. Mountains that are not made into ski-stations and beaches that have not been overgrown with hotels are hard to fnd, but of course much more importantly air and water that has not been polluted by CO2 and other emissions that today make it, that the idea of pure nature no longer “exists”. Evaporated Landscapes is an experiment with what a performance can be. In the performance choreography no longer belongs to the organization of bodies and their movements in space, rather it is understood to be the relationships that operate between ephemeral elements, as they magically foat and dissolve. The movements that appear do not only show up in space but also within the bodies of the spectators due to the sensations and perceptions they encounter throughout the performance. Evaporated Landscapes departs from the idea of immaterial set-design, from how to create a space that would be elusive, changeable and transformative
but at the same time have real properties like temperature, color, density and locality. The ephemeral elements, light and sound are used as a way of achieving a transformable topological space. The performance follows a score based on the idea of making the bodies of the spectators “the place” of the performance. “I wanted to fnd out how spectators would react if they would walk into an entirely dark space that would only be lit by sparse fashes of light, offering a glimpse of the seating areas. I was curious about to which extend people would be able to use their memory of what they had seen in the light glimpse to navigate towards their seats. I also thought a lot about how the spectators would be sitting inside this transforming space. So, not watching the materials from a distance but be emerged in them, sitting with their feet in the dry ice, or being able to reach out and touch the bubbles or the smoke. In that sense it really became a work on scale, proportion, proximity and how to produce intimacy towards materials as if they would be animate objects.”
Mette Ingvartsen
////////////////// Ralentir
IKHÉA©SERVICE N°24, Slowmo : « Le ralentisseur »
"Soustraire est LE geste qu’il faut favoriser."
Articulées autour des notions d’usage et de prestation, les propositions de service de Jean-Baptiste Farkas " opérent dans le réel " et existent sous forme d’énoncé/mode d’emploi, dont le moment de la réalisation est au cœur de l’œuvre. Ces services investissent le terrain de la réalité quotidienne et souhaitent susciter des questionnements sur les normes comportementales autant que sur les normes artistiques elles-mêmes. Cet "art prestataire" renouvelle la pratique comme stratégie disponible et réactivable.
Le Service N°24 intitulé "Slow mo" ( en référence à slow motion), postule le ralentissement comme initiateur d’état, comme altération de durée.
PARTITION :
Quelques ancrages historiques :
Robert Filliou, le principe d’équivalence
Robert Rauschenberg "Erased Willem de Kooning". (1953)
John Baldessari, Cremation project (1953 -1966)
John Cage, 4’33 (1952)
Andy Warhol, Sleep (1963)
Yvonne Rainer, No manifesto (1965)
Claes Oldenburg, Placid civic monument (1967)
Georges Pérec, La Disparition (1969)
Keith Arnatt, Self Burial, (1969)
Chris Burden, Disappearing, 22-24 décembre (1971)
Vito Acconci, Pryings (1971)
Sophie Calle Les Dormeurs (1979)
La Biennale de Paris
Pour poursuivre la réflexion, quelques lectures :
Paul Virilio, Esthétique de la disparition, Galilée, Paris, 1989.
Thierry Davila, De l’inframince - Brève histoire de l’imperceptible, de Marcel Duchamp à nos jours, Paris, Ed du Regard, 2010
Esse Arts+Opinions, N° 66, 2009 (Dossier Disparition) A Brief History of Invisible Art, San Francisco, CCA Wattis Institute, 2006
Hans Belting, Le chef-d’œuvre invisible, J. Chambon, Nîmes, 2003.
Jean-Yves Jouannais, Artistes sans œuvres, Ed. Hazan, 1995
VIDES, Centre Pompidou, (2009)
Les commissaires tiennent à remercier les artistes qui ont contribué à ce FOCUS, pour leur concours et enthousiasme.
*Nathalie Desmet : critique d’art, commissaire d’exposition, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis. Après des études en histoire de l’art, sa thèse de doctorat en esthétique à Paris 1 porte sur la question des expositions « vides » (enjeux symboliques, économiques et représentationnels liés à l’invention de ce dispositif particulier (1957-2010)). site