Tirer

TIRER

« I was shooting as myself, society with its injustices, I was shooting at my own violence, and the violences of the time. »

Nikki de St Phalle et les « Tableaux tirs ».

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Peinture au fusil

A cette époque elle a une trentaine d’années et fait parti des nouveaux réalistes. Pour réaliser ses tableaux, elle s’installait dans un terrain vague, y disposait de grands panneaux de bois peint en blanc avec des objets en relief et des sachets de peintures accrochés dessus.

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Sorcière Rouge
1962-3 198x122x25cm

Positionnée à une certaine distance, elle tirait dans les sachets et faisait dégouliner la peinture. Pour cela elle s’habillait entièrement de blanc avec son fusil à la main. Tout ce contexte interpelle, un fusil, tenu par une femme, et vêtue de blanc.

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Coeur de Monstre
1962 130x195x25cm

Ce geste avait beaucoup de sens pour l’artiste. Pour elle, lorsqu’elle tirait, ce n’était pas tirer sur une toile, mais sur le Mal. Elle parlait d’assassinat sans victime, en tirant sur les sachets elle voyait apparaître un tableau. Ce geste destructeur devenait un geste créateur.

« J’imaginais la peinture se mettant à saigner. Blessée de la manière dont les gens peuvent être blessés. Pour moi la peinture devenait une personne avec des sentiments et des sensations. », Nikki de Saint Phalle

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Tir àla Carabine
1961. Farbe, Gips, Eisen, Holz, 96 x 80 x 37,7 cm

En tirant, son intention était de venger les blessures qu’elle avait subies, elle pensait à son père, son frère, tous les hommes, la société, l’école, la famille et même à elle. Son geste est clair, les éléments masculins qui se battent l’un contre l’autre mettent en danger la survie de l’homme. Elle ne fut pas la seule à tirer, elle invitait aussi des artistes.

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Tir
1961 195x159x15cm

Dans ses œuvres on retrouve Combine Painting de Rauschenberg, Tir de Jasper Johns (1961), Homage to BoB de Rauschenberg (1961), mais aussi l’Autel du Chat mort (1962), Tir Dragon (1962), La femme déchirée (1963).

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Tableau-Tir

« The painting was the victim, WHO was the painting ? Daddy ? All men ? Small men ? Tall men ? Big men ? Fat men ?Men ? My brother John ? Or was the painting ME : Did I shoot at myself during a RITUAL which enabled me to die by my own hand and be reborn ? I was immortal !... I was shooting at MYSELF, society with its injustices. I was shooting at my own violence and the violence of the times. By shooting at my own violence, I no longer had to carry it inside me like a burden. », Niki de Saint-Phalle, Autel du chat mort , 1962


Niki de Saint-Phalle

Peintre et sculptrice franco-américaine, Catherine Marie-Agnès Fal (dite Niki) de Saint-Phalle est née en 1930 à Neuilly-sur-Seine et est morte en 2002 à San Diego (Californie). Elle part tôt pour le Connecticut et travaillera comme mannequin pour Life et Vogue Elle se lance dans la peinture en tirant à la carabine sur des sachets de couleurs qui se répandent sur du plâtre. Elle se met à la sculpture avec ses fameuses « Nanas » boursouflées, bariolées, parfois gigantesques. Elle réalise le « Jardin des Tarots » à Garavicchio en Toscane et crée aussi des sculptures-jeux. Avec Jean Tinguely (son mari, décédé), elle a notamment réalisé la « Fontaine Stravinski » à Paris.


Bibliographie

- Livres

  • Niki de Saint Phalle, Pontus Hultén
  • Niki’s World : Niki De Saint Phalle , Ulrich Krempel
  • Niki de Saint Phalle : Catalogue Raisonne : 1949 - 2000, Janica Parent
  • Traces : An Autobiography Remembering 1930 - 1949, Niki de Saint Phalle

- Sites Internet